Logo

16 et 17 septembre 2023 : deux journées uniques pour fêter les liens entre sport et patrimoine !

Sur une scène, des hommes et des femmes vont au bout de l'effort

@Agathe Poupeney

C’est un week-end de rencontres et de performances artistiques qu’il ne faudra manquer pour rien au monde : cette année, les Journées Européennes du Patrimoine célèbreront l’esprit des Jeux. On vous explique tout.

 Les « Journées du patrimoine » ont été créées en 1984 – puis elles ont pris une dimension européenne en 1991. Depuis, pour des millions de Français, elles sont devenues un marqueur, un temps fort de la fin de l’été autant qu’une invitation rituellement renouvelée : celle de franchir des portes habituellement closes et de visiter des lieux remarquables.

En septembre prochain (samedi 16 et dimanche 17), elles seront encore plus riches et étonnantes que d’habitude, puisque cette édition, à moins d’un an des Jeux de Paris, va être l’un des grands rendez-vous de l’Olympiade Culturelle – cette programmation unique mêlant pratique artistique et culture sportive  qui a commencé à se déployer l’an dernier et va s’intensifier, partout en France, jusqu’en septembre 2024.

Que pourra-t-on voir pendant ces JEP au parfum particulier ? 

Des propositions particulièrement étonnantes et multiples ! Du freerunning sur les toits de Paris ! De la danse verticale sur les pentes et les façades du Mont Saint-Michel ! Du street art au bord de l’eau ! Voir nos choix détaillés ci-dessous…

Une acrobate sur le toit de l'Opéra de Bordeaux

©SophianRidel

« Le sport a une culture, une histoire et un patrimoine riches. Très souvent, la dimension immédiate, ludique ou éphémère du sport cache ces autres dimensions passionnantes. Les JOP de Paris 2024 vont nous permettre de prendre conscience de cette densité sociétale et historique. »  Ces mots sont ceux de Dominique Hervieu. Avant de devenir directrice Culture des Jeux de Paris 2024, cette danseuse et chorégraphe a été, plus de dix années durant, directrice de la maison de la Danse de Lyon et directrice de la biennale de la Danse, l’un des événements qui a le plus œuvré au rayonnement d’une discipline aux facettes multiples. Dès lors, nul besoin d’expliquer que tout ce qui peut se tramer entre le corps et l’esprit, entre le sport et les arts – mais aussi entre le présent et la mémoire, est au cœur des réflexions de cette programmatrice à l’enthousiasme communicatif. 

Et on devine que ce moment particulier que constitueront les « JEP », les 16 et 17 septembre prochains, occupent, dans l’esprit de cette « facilitatrice » de rencontres inattendues, une place particulière dans le compte à rebours qui va nous mener jusqu’à l’été 2024.

« LOlympiade Culturelle propose à tous ceux qui aiment le sport, la culture, ou les deux, de commencer cette réflexion et ces découvertes avec les Journées européennes du patrimoine », poursuit Dominique Hervieu. « Seront mis en lumière des sites sportifs remarquables, comme des gymnases ou des stades mythiques, et des artistes comme des danseurs et des circassiens investiront de nombreux lieux de patrimoine ! Les valeurs communes mises en lumière ces jours-là seront celles qui rythment la vie de nos sociétés : la connaissance du patrimoine, le désir d’émancipation par l’art, le besoin de création. »

A Dominique Hervieu, nous demandons également de nous citer trois propositions qui lui semblent particulièrement symboliques de ce qui se jouera pendant ces deux journées. « Pour commencer, je citerais volontiers la pièce théâtrale et chorégraphique « On achève bien les chevaux » mise en scène par Clément Hervieu Léger, sociétaire de la Comédie-Française, Daniel San Pedro, et Bruno Bouché – Directeur du Ballet de lOpéra National du Rhin. Elle rassemblera 44 interprètes comédiens, musiciens, danseurs qui redonneront vie au célèbre roman de Horace McCoy… Cette pièce nous embarquera dans un des nombreux marathons de danse organisés aux Etats-Unis pendant la Grande Dépression, auxquels participaient des hommes et des femmes animés par l’espoir de gagner quelques primes. Elle sera donnée dans lemblématique gymnase Japy à Paris, un décor plus vrai que nature, dans le 11ème arrondissement de Paris… En plus de ce morceau dhistoire littéraire – mais aussi cinématographique, grâce au film éponyme de Sydney Pollack –, le public découvrira donc un lieu emblématique du patrimoine sportif parisien, créé en 1870 et témoin de l’architecture métallique de l’époque. »

Une expérience de réalité virtuelle sous l’eau

Deuxième coup de cœur pour Dominique Hervieu : une performance insolite dans un autre lieu incroyable, la piscine Pailleron, dans le 19ème arrondissement, toujours à Paris. « Elle accueillera une performance où les spectateurs pourront, grâce au créateur Pierre Friquet,  expérimenter un monde virtuel et merveilleux inspiré de Georges Méliès, lui aussi monument du patrimoine français ! Et dans ce bassin parisien datant des années 1930, lexpérience de réalité virtuelle sera à expérimenter sous leau ! »

Un gymnase et une piscine historique ! Mais le patrimoine, c’est aussi ce qu’on construit aujourd’hui pour fabriquer nos souvenirs de demain, notre mémoire future. « Dans cet esprit, reprend Dominique, chacun pourra venir découvrir le Village des athlètes de Saint-Denis, qui constituera une grande partie de lhéritage des Jeux de Paris. En exclusivité, et dans une ambiance « chantier », il sera possible de visiter le QG des sportifs pendant les compétitions, imaginer leur vie quotidienne, les lieux de concentration ou de détente des champions du monde entier, avec quelques surprises et interventions artistiques labélisées Olympiade Culturelle. Claire Durand Drouin, lauréate de l’appel à projets Création et Handicap porté par Paris 2024 et le ministère de la Culture, proposera une rencontre entre des personnalités aux corps et aux physicalités très différentes : des autodidactes du mouvement que sont les personnes en situation de handicap et des virtuoses du cirque ou de la danse avec la création « Duos Improbables ».

Quelques projets repérés partout en France !

Impossible de passer en revue l’ensemble des propositions artistiques inédites créées dans le cadre des JEP 2023, mais comment ne pas citer les quelques coups de cœurs suivants, particulièrement symboliques de ce qui s’annonce déjà comme une grande fête populaire : « Horizon », de Raphaëlle Boitel, proposera une performance portée par des virtuoses du freerunning et du cirque, dans ce haut lieu du patrimoine culturel qu’est la Cour d’honneur du Palais Royal de Paris. L’énergie, la poésie et le patrimoine en mouvement ! (les 16 et 17/09).

Le 17 septembre, dans le cadre du Festival Formes Olympiques, le Paris Université Club proposera d’aller à la rencontre de plus de 60 artistes présentant leurs projets Art & Sport réalisés dans le cadre de l’Olympiade Culturelle dans toutes les disciplines de l’art : photographie, danse, théâtre, musique baroque, art de la marionnette, arts visuels, architecture et patrimoine. Et tout cela, dans le mythique stade Charlety.

A Marseille, également le 16.9, la bibliothèque de l'Alcazar organise une journée de conférence et de projection : du patrimoine sportif bâti à Marseille depuis le XIXe siècle à la réflexion sur l'expatriation des athlètes de haut niveau.

Au Musée d’Orsay, à Paris, le funambule Nathan Paulin se lancera dans la traversée de la grande nef du musée d’Orsay tandis qu'au sol, les acrobates de la compagnie XY exécuteront une performance chorégraphiée par Rachid Ouramdane (les 16 et 17.9).

Le funambule Nathan Paulin dans la nef du musée d'Orsay

©Julien Benhamou

A Paris également, les 16 et 17 septembre, le Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne (MAHHSA) proposera de partir à l'exploration des jardins de lHôpital Sainte-Anne de manière originale et sensible en participant à l’une des visites dansantes proposées par l’artiste aux multiples facettes Alyson Bernard. Une invitation à appréhender autrement l’histoire et le patrimoine statutaire et arboricole des lieux grâce aux gestes, aux postures et à l’expression des sentiments propres à l’univers de la danse.

C’est à une autre forme de déambulation que nous invite le Théâtre de la Ville, avec le spectacle Nomadics créé par la chorégraphe Lisbeth Gruwez et le compositeur Maarten Van Cauwenberghe. Sur une musique techno composée à partir des sons du quotidien, huit danseurs explorent les liens étroits, sensibles, et souvent tumultueux entre nature, architecture et humanité. En amont de la représentation, les spectateurs sont conviés à une marche matinale dans Paris, conçue comme un périple contemplatif autour des monuments entre agitation urbaine et calme de la nature. 

Au Mont Saint-Michel, la Compagnie Retouramont célèbrera les 1000 ans de la construction de l'église abbatiale avec une création de danse verticale sur mesure pour 8 danseurs. De grandes tyroliennes créeront de nouveaux chemins de verticalité en jouant avec les ombres qui se multiplient sur les remparts et les façades du mythique Mont Saint-Michel (les 15 et 16.9).

A Metz, le 16.9 : le département de la Moselle organise un gala de boxe dans un lieu insolite, le Centre des archives industrielles de la Moselle, annexe des archives départementales de Metz, avec, comme participante de choix, la conseillère départementale du canton de Saint-Avold et nouvelle championne de France des poids super-légers Flora Pili.

Mais aussi : du Street Art le long des 5 km du Canal Saint-Denis allant de Paris la Villette à Saint-Denis, en passant par Aubervilliers – avec la 7ème saison de Street Art Avenue, soit plus de 30 œuvres, dont 15 nouveautés, exposées à partir du 14 juin 2023.

Mais encore : une célébration de la culture hip hop au Centquatre, à Paris. Adaptée de la pièce « Hip Hop Opening » créée en 2022 pour l’ouverture de la 30ème édition du festival Suresnes Cités Danse, « Dancing » est une performance chorégraphique célébrant la vivacité et la créativité des danses hip hop et de la contre-culture, depuis 50 ans en France. Le Hip-Hop sera célébré ainsi en trois temps (un échauffement avec des démonstrations, des ateliers d’initiation et une performance collective), cette expérience participative sera portée par 10 artistes qui partageront leur pratique artistique avec le public (le 16.9).

Hip hop toujours, avec « Playin’Paris », à La Place, au cœur de Paris : breaking, basket 3×3 et DJing de haut niveau au programme (le 16.9).

Dans le cadre du programme « L’Odyssée » (sous la direction de Ricardo Esteban) : une grande fête nautique, avec parades fluviales, courses sur l’eau et guinguettes sur les rives et les canaux de la Seine et de la Marne (du 13.9 au 17.9).

Mais encore : l'artiste italien Alessandro Sciarroni pour une performance et installation in-situ à la Piscine de la Butte aux Cailles (Paris 13ème, les 16 et 17.9)… Et l’ensemble Vocal Sequenza 9.3 sera en concert au Panthéon (le 17.9) avec 9 chanteurs et un chœur de 150 choristes amateurs. Cette création musicale reprendra le répertoire « Mémoires vivantes » issu d'une collecte en Seine-Saint-Denis de chants patrimoniaux orchestrés par des compositeurs et arrangeurs pour créer des polyphonies faisant écho à ce foisonnement de voix et de cultures.

Un chœur chante à l'unisson

©Bruno Levy

Egalement montée dans le cadre des JEP, mais à voir tout l’été : une exposition d'art contemporain d’Abraham Poincheval, l’un des artistes-performeurs les plus importants de sa génération, dans l'Orangerie du Domaine départemental de Chamarande(Essonne). Du 3.6 au 26.11.

Egalement le 17.9, mais cette fois à Toulouse : un ciné-concert organisé par le Centre National du Cinéma, avec le film « La Grande passion » (1928, film muet), récemment restauré.

Enfin, sur l’île de la Réunion (à St Paul, St Denis et St Leu) : une grande exposition consacrée aux sports de combat et arts martiaux présents aux Jeux Olympiques et/ou ancrés dans les traditions locales sera déployée sur les sites patrimoniaux, jardins et sites institutionnels départementaux, sous forme de bâches, panneaux, projections – et démonstrations des différents sports présentés. (Les 16 et 17.9).