Cette fois, elle arrive : l’une des grandes « stars » des prochains Jeux, peut-être la plus iconique de toutes, la Flamme Olympique ! La torche du Relais de Paris 2024, allumée le 16 avril lors d’une cérémonie dans le sanctuaire d’Olympie, en Grèce, a ensuite rejoint Athènes pour embarquer à bord du Belem et traverser la Méditerranée. C’est ce 8 mai, à Marseille, qu’elle débutera son épopée à travers la France : une grande fête populaire à laquelle vont contribuer certains de nos meilleurs artistes et créateurs, présentés dans le cadre de l’Olympiade Culturelle (avec le précieux compagnonnage du Centre des Monuments Nationaux). Florilège en trois grandes étapes immanquables.
68 jours de relais. Plus de 400 villes traversées, dont 65 villes étapes. 11 000 porteurs et porteuses de flammes olympiques et paralympiques. 12 000 kilomètres au total, comme une célébration au long cours de tout ce qui fait notre identité partagée : savoir-faire et histoire, terroirs et gastronomie, génie de l’ingénierie et audace créative ! Dimension essentielle de ce qui nous définit collectivement – et fait de la France un pays singulier –, la culture sous toutes ses formes sera elle aussi fêtée d’un bout à l’autre d’un parcours qui visitera notamment de grands musées, de la Cité Internationale de la Bande dessinée à Angoulême (Charente) à la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts (Aisne), en passant par le Louvre-Lens (Pas-de-Calais). Les villes d’Arles et Cannes seront également des étapes culturelles marquantes du Relais de Paris 2024, mais ce sont les célébrations dans trois autres sites auxquels les Français sont particulièrement attachés qui devraient le plus marquer les esprits. Le Château d’If à Marseille, la Cité de Carcassonne, et le Mont-Saint-Michel. On vous explique tout.
Etape 1: A Marseille, au Château d’If, pour l’arrivée de la flamme en France, les 8 et 9 mai.
La France, c’est un génial décor… composé de milliers de décors. La vue vers les îles du Frioul et le célèbre Château d’If fait partie de ces « cartes postales mentales » que garde en mémoire quiconque visite (ou réside à) Marseille, face au bleu de la mer. Posé dans la rade de Marseille, le fort fut achevé et armé en juillet 1531. Connue dans le monde entier à travers la légende d'Edmond Dantès, le « Comte de Monte Cristo » du roman d'Alexandre Dumas, l’ancienne prison a été classée monument historique en 1926.
Ces 8 et 9 mai, la seule chose qui risque d’être « capturée » (par des milliers d’appareils photos de caméra), ce sont les époustouflantes performances in-situ que nous promettent le Ballet national de Marseille d’une part, et l’artiste-plasticien Miguel Chevalier d’autre part. Les premiers danseront sur les musiques de Room with a view, créées par le musicien electro Rone depuis 2021. Sept danseurs permanents du Ballet national de Marseille, dix danseurs de l’École Nationale de Danse de Marseille, et vingt de la Compagnie Grenade, donneront une ampleur inédite à cette création chorégraphique et musicale qui s’est déjà imposée comme l’un des nouveaux classiques du genre.
En parallèle, Miguel Chevalier proposera une installation plastique sur le phare de l’île d’If, ainsi qu’une déambulation artistique dans les quatre espaces intérieurs du monument. Né en 1959, Chevalier est unanimement reconnu comme l’un des pionniers de l’art numérique et de l’art virtuel. La lumière, les lignes, les formes architecturales et toutes les interactions (réelles ou imaginaires) qu’elles peuvent faire naître sont les grandes passions de celui pour qui « le numérique est un moyen d'expression à part entière : je suis un artiste qui utilise les nouvelles technologies comme d'autres les pinceaux. »
Etape 2: A la Cité de Carcassonne, le 16 mai
Après l’horizontalité majestueuse de la mer bleue, la verticalité saisissante d’une Cité médiévale plus que millénaire ? Avec deux millions de visiteurs chaque année, Carcassonne est sur la troisième place du podium français, et il y est assez naturel d’y déambuler en levant la tête pour admirer donjons et remparts hauts perchés. Mais le 16 mai, changement d’échelle, et verticalité maximale, puisque c’est la compagnie de danse Retouramont qui investira la citadelle pour accompagner la Flamme Olympique dans sa traversée du vaste monument.
Signe particulier : cette compagnie a été créée en 1989 par Fabrice Guillot, un passionné d’escalade. Sa pratique des espaces naturels a été fondatrice pour nourrir son écriture chorégraphique, laquelle déploie tout un répertoire dans l’espace public. Avec sa troupe de danseurs « verticaux », Fabrice Guillot a signé des créations vertigineuses sur des monuments historiques (église Saint-Eustache, Château de Vincennes…) et des bâtiments modernes (gratte-ciels de Singapour et BnF-François Mitterrand), inventant, dans chaque situation, un dialogue poétique et performatif avec les lieux, les matériaux… et le public alentour. A Carcassonne, ce 16 mai, le résultat promet d’être inoubliable.
Etape 3: Au Mont-Saint-Michel, le 31 mai.
Et si l’on réunissait, pour un moment unique qui fera écho aux deux célébrations antérieures (à Marseille et Carcassonne), l’horizontal ET le vertical ? La sérénité d’un horizon marin ET la solennité sacrée d’un îlot rocheux portant une abbaye à la flèche tendue vers le ciel ? Depuis des siècles, le Mont-Saint-Michel fascine les hommes. Son rocher s’élève à 78 mètres ; puis la tour de l’abbatiale grimpe encore de 35 mètres, la statue de saint Michel culminant quant à elle à 157 mètres. Le spectacle qu’offre ce lieu unique est aussi beau de loin que de près, et on ne s’en lasse jamais, notamment parce que la lumière et les couleurs du ciel, entre Granville et Cancale, changent jusqu’à cent fois par jour.
De lumière et de ciel, il sera précisément question dans la création que Damien Droin et sa compagnie Hors Surface dévoileront ce 31 mai, dans le cadre de l’Olympiade culturelle. Leur spectacle inédit s’intitule « La tentative du ciel » – et connaissant le goût de ces voltigeurs surdoués pour l’art d’échapper à l’attraction terrestre, on peut imaginer que le public sera captivé par cette « tentative » sans précédent.
Hors Surface est une compagnie de cirque contemporain qui a été créée en 2011. Prenant ses quartiers d’hiver à Toulon, elle voyage le reste de l’année pour défendre sa vision poétique du mouvement dans l’espace, tout en faisant montre d’une très grande exigence acrobatique. Damien Droin, passionné de scénographie, a notamment mis au moins un nouvel agrès particulièrement spectaculaire, l’Acronet : une toile tendue de 60 m2 conçue avec un filet de pêche, immense trampoline sur lequel évolue une compagnie incapable de tenir en place…
